Billets qui ont 'Petit Broc' comme autre lieu.

Vendredi

Journée qui me rappelle ma classe de terminale. Les statistiques, ça va. Les probabilités, moins.

Mon problème avec les probalités, c'est un manque de foi. Ou plutôt que je n'ai pas envie que ce soit vrai. Si même les miracles sont prévus, à quoi bon?
Je me fais remarquer en murmurant sans réfléchir "une fonction affine" en réponse à une question du formateur. (Réponse juste, mais c'est surtout la tête de mes collègues qui me fait rire: certes je révise souvent dans la cuisine (H. et les enfants obligent) — en même temps ce n'est pas si sorcier.)

Le soir aux cruchons, un nouveau, et une quasi-nouvelle. Chic alors: il nous faut des nouveaux, lentement, comme on incorpore des ingrédients dans une pâte.
Plus tristement, nous apprenons que les propriétaires du Petit Broc changent. J'aimais bien les anciens.

Cruchons III : une vraie question

toujours Sidoine

James Joyce considérait que son œuvre n'était pas immorale, mais celle de D.H. Lawrence, oui; Lawrence pensait exactement l'inverse.

Cruchons II : charade

due à Sidoine (Evidemment pour nous c'était un peu plus facile puisque cela venait dans le courant de la conversation. Indice: nous parlions du décorum des dîners à Sainte-Hélène) :

Mon premier est un mode d'éclairage;
mo second est une ville du sud de la France;
mon troisième est un gaz;

mon tout est un événement survenu en 1821.

Cruchons I : Ramsès II

Il manquera à ce billet la truculence de Laurent nous racontant l'anecdote vendredi dernier, au Petit Broc.

Tout humain, même à l'état de dépouille, de cadavre, de restes mortuaires, circulant sur le territoire français doit posséder un passeport. C'est ainsi qu'on établit un passeport égyptien à Ramsès II lorsque sa momie vint en France à des fins d'analyses scientifiques.
A la rubrique profession il fut noté : «Roi», et à ce titre il lui fut rendu les honneurs militaires à l'aéroport de Villacoublay à son arrivée comme à son départ.

A l'époque, Mme Desroches Noblecourt était encore conservatrice des musées, et elle avait dans l'idée que Ramsès devait absolument revoir "son" obélisque. Valéry Giscard d'Estaing décida donc que le convoi ramenant la momie à Villacoublay ferait une ou deux fois le tour de la Concorde.

Il est bien certain qu'avec de telles attentions nous sommes dans la délicatesse chère à Barthes.

Bilan bizarre

Année objectivement réussie (changement de métier (pour faire quinze ou vingt ans plus tard celui que j'ai appris à l'école (no comment)), première intervention en colloque littéraire, reprise de l'aviron (ça me fait vraiment plaisir), réunion mensuelle des "cruchons" qui dure et perdure (et c'est un beau cadeau)), subjectivement décevante et émotionnellement fatigante.


L'une de mes photos préférées de cette année: elle s'attache à des amis chers, à un moment précieux, et dans le même temps j'y trouve quelque chose d'absurde, de démesuré: il y a quinze ans, dix ans, cela n'aurait pas été possible, aujourd'hui c'est tout simple, à portée de tous, et j'en reste émerveillée.

Lecture de L'Amour l'Automne dans un café parisien en novembre: Paris la nuit à travers les vitres, Auckland le jour dans l'écran.


Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.